Un cri du cœur exotique.

Queue de poisson

Un cri du cœur exotique.

Ecrit par l'Ordissinaute Pierre le montois

A Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire, (la capitale administrative est Yamoussoukro) un équipage de l'Escadrille Tchadienne a pour mission de prendre en compte et de ramener à N'djamena un DC4 sortant des ateliers d'Air Afrique après une grande révision.
L'équipe est mixte, coopérants français et aviateurs tchadiens, avec un renfort de mécaniciens chargés des contrôles de réception de fin de révision.
Alors que le taxi qui les mène de l'hôtel à l'Aérodrome traverse le Plateau, cœur de la ville, une voiture conduite par un européen fait au taxi une brutale queue de poisson.
Coups de frein, hurlements des pneus torturés, ça passe très très juste.

Le jeune mécanicien coopérant, pourtant natif de Perpignan, qui occupe la place la plus proche de l'aile qui a échappée au massacre, hurle:« Con de blanc !».
C'est là l'expression que nos amis africains utilisent quand nous cherchons à leur communiquer ce qui semble pour nous des principes essentiels, comme de céder le passage à une Dame, classer et archiver le courrier, établir les états des existants, toutes choses qui ne sont pas de leur monde.

Le chauffeur du taxi, un Ivoirien, étonné, se tourne et dit, calmement :
«Patron, moi, je n'ai rien dit!»