LES LÉGOS

On  passe la plupart de son temps à chercher la petite pièce
qui manque: alors qu’on l’a sous le nez.


On finit toujours par marcher sur un petit morceau pied nu: et à
se demander comment un truc aussi petit peut faire aussi mal.

On finit toujours par en retirer un petit morceau dans la bouche de son
petit frère ou neveu: parfois même quand c’est nous
qui l’avions mis.


La photo sur la boite rend toujours méchamment mieux que notre
œuvre finale: je veux rencontrer le demi dieu qui fabrique les
objets pris en photo sur les boites. Cet homme n’est pas humain.


On finit toujours par construire quelque chose sans modèle qui ne
ressemble pas à grand chose: mais qui laisse libre cours à
notre imagination. Et nous montre qu’on en a peu.


Comme sur un meuble Ikea, à la fin, il reste toujours une pièce
qu’on a pas utilisé: celle qui finira sans doute dans la
bouche de votre petit frère.


Il y a toujours une construction dont on est un peu plus fier qu’on
mettra un peu plus de temps à détruire: avant de
finalement se demander pourquoi on garderait ce truc ?