Le soldat inconnu


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Le soldat inconnu

Le 28 janvier 1921 est inhumé sous l’Arc de Triomphe à Paris un soldat inconnu mort pour la France pendant la Première Guerre mondiale.
C’est l’aboutissement de nombreuses tergiversations politiques et populaires.

 Arc de Triomphe et drapeau © MarySloa – CC BY 2.0
 Arc de Triomphe pavoisé

L’idée d’honorer un soldat inconnu décédé lors du premier conflit mondial est exprimée pour la première fois dès 1916 par un militant du Souvenir Français de Rennes, François Simon. Il propose d’inhumer sous le dôme du Panthéon un simple poilu, aux côtés de tant de gloire et de génie afin de rendre hommage à l’ensemble de l’armée française.

PantheonDrapeaux © Matt Brown – CC BY 2.0
Le Pantheon pavoisé

Cette idée est soumise à l’Assemblée le 11 novembre 1919, lors du premier anniversaire de l’armistice. Mais gauche et droite s’affrontent sur le lieu de l’ensevelissement. La droite ne voit dans le Panthéon qu’une église défroquée par la Révolution tandis que la gauche ne voit dans l’Arc de Triomphe qu’un symbole impérial.

Les préparations de la célébration du second anniversaire de l’armistice, du 50e anniversaire de la IIIe République et du retour de l’Alsace-Lorraine, débutent avec en point d’orgue l’inhumation du cœur de Gambetta, mais aucun accord n’a été trouvé pour le soldat inconnu.

C’est d’Angleterre qu’arrive le déclic, lorsque les Britanniques annoncent qu’ils inhumeront dans l’abbaye de Westminster un Tommy (surnom des soldats anglais) inconnu lors des célébrations du 11 novembre.

Tombe du soldat inconnu à Westminster © Mike – CC BY 2.0
Tombe du soldat inconnu à l'abbaye de Westminster

La colère et la tristesse montent dans le peuple français qui accuse le pouvoir de ne pas être capable de rendre hommage aux soldats qui ont perdu la vie pour les sauver.

Trois jours avant les célébrations, la décision est finalement prise, un poilu anonyme sera enterré sous l’Arc de Triomphe lors du 11 novembre.

Dans les huit secteurs où se sont déroulés les combats les plus meurtriers (Artois, Champagne, Aisne, Flandre, Île-de-France, Lorraine, Somme et Verdun) le corps d’un militaire « dont l’identité comme française est certaine, mais dont l’identité personnelle n’a pas pu être établie » est exhumé.

Ossuaire de Douaumont © Nine LaMaitre – CC BY 2.0
Ossuaire de Douaumont près de Verdun

Chacun de ces corps est envoyé à Verdun où un jeune soldat du 132e Régiment d’Infanterie, Auguste Thin, reçoit la lourde tâche de désigner celui qui sera enterré sous l’Arc de Triomphe. Appartenant au 6e corps, et obtenant 6 en additionnant les chiffres de son régiment, il choisit le 6e cercueil.

Le 11  novembre 1920, les 7 autres corps inconnus sont enterrés au cimetière du Faubourg-Pavé à Verdun.

Le cercueil du soldat choisi par Auguste Thin fait d’abord une première étape au Panthéon puis remonte les Champs-Elysées sur un canon de 155 avant d’être provisoirement installé dans une salle du pilier gauche de l’Arc de Triomphe, la tombe n’ayant pas pu être creusée à temps.

Tombe du soldat inconnu © Damien Fauchot – CC BY 2.0
Tombe du soldat inconnu

C’est finalement le 28 janvier 1921 que le soldat inconnu rejoint sa dernière demeure définitive. La dalle qui le recouvre comporte ses mots : «Ici repose un soldat français mort pour la France. 1914-1918»

La flamme perpétuelle, ranimée tous les soirs par d’anciens combattants, est elle allumée pour la première fois trois ans plus tard, le 11 novembre 1923.

Flamme du soldat inconnu © Gus Valentim - CC BY 2.0

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