Les thermes du Mont-Dore, trésor patrimonial
Les thermes du Mont-Dore : trésor patrimonial
Située au cœur des monts d’Auvergne, au pied du Sancy, la station thermale du Mont-Dore est connue et fréquentée depuis l’antiquité.
Cette activité lui a valu d'être appelée simplement "Bains" jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Le village du Mont-Dore au pied du Sancy
Ces bains sont alimentés par plusieurs sources chaudes qui jaillissent à des températures comprises entre 36°C et 44°C. Elles sont chargées de silice au pouvoir immuno-allergique très connu.
Les romains fondent la station thermale et crééent de superbes thermes au Ier siècle de notre ère. Mais des archéologues ont découvert les restes d'un bassin attestant l'occupation des lieux et l'exploitation des sources par les celtes, plusieurs siècles auparavant.
La source Madeleine, une des sources chaudes qui alimentent les bains du Mont-Dore
Du Moyen-Âge au XVIIIe siècle, alors que les autres villes d’eau de la région, comme la Bourboule, sont délaissées, seul le Mont-Dore continue à attirer des patients dans ses thermes antiques. La célèbre marquise de Sévigné serait elle aussi venue prendre les eaux dans ces thermes, en 1676.
En 1785, l'état délabré des lieux et la mixité qui règne dans les bains font scandale et un projet de construction de nouveaux bâtiments émerge. La Révolution met un coup d’arrêt à ces travaux, et ce n’est qu’au début du XIXe siècle, alors que les cures thermales reviennent à la mode, que la construction est vraiment engagée.
Entrée des Thermes du Mont-Dore
La réorganisation de la ville, tout comme l’édification des thermes, sont confiées à l’architecte Louis-Charles-François Ledru en 1811. Les thermes sont construits sur les vestiges des anciens bains et d’un temple gallo-romain, qui inspirent l’architecte. Le hall d'entrée rappelle les thermes de Caracalla et de Dioclétien à Rome. Une colonne retrouvée sur les lieux orne une des salles de soins.
Colonne romaine trônant dans une salle de soins
George Sand vient en villégiature en 1827, elle écrit dans Voyage en Auvergne :
" Dieu ! que c'est beau l'établissement des bains du Mont-d'or !
Comment se fait-il qu'on sache à peine qu'il y en ait un ?
C'est un vrai monument. Quelle noblesse, quelle sévérité, quelle simplicité antique et majestueuse !
En entrant sous ces portiques sombres, en errant sous ces voûtes silencieuses,
il m'a semblé que j'entrais réellement dans les Bains qui furent bâtis sous César à cette même place."
Salle des sources dans les thermes du Mont-Dore
Les thermes connaissent un succès grandissant qui amène à agrandir et transformer les lieux. C'est ainsi que sont élevées la superbe salle des sources couverte par une voûte Eiffel, et la magnifique salle des pas perdus, décorée dans un style néo-byzantin.
Mais ce n’est que dans les années 1930 que sont terminées les décorations en mosaïques et fresques, donnant à l’édifice l’aspect qu’il a encore aujourd’hui.
Les thermes sont les plus vastes mais certainement aussi les plus beaux d’Europe. Ils ont été classés Monuments Historiques en 1989.
Salle des sources, surmontée de la voûte Eiffel Galerie centrale vue depuis la salle des pas perdus
Le Mont-Dore est une station très courue dans la bonne société pendant tout le XIXe et le début du XXe siècle. Il voit défiler de nombreuses personnalités : Georges Sand dont nous avons déjà parlé, mais aussi Honoré de Balzac, Marcel Proust, chez les écrivains ou encore la duchesse de Berry et George Clémenceau parmi les personnalités politiques.
Cet afflux de curistes entraîne le développement urbanistique de la ville et la construction, entre autres, d'un casino et d'hôtels de luxe !
Escaliers des thermes du Mont-Dore
Aujourd’hui les thermes appartiennent à la Chaîne Thermale du Soleil, mais ils peuvent toujours être visités.
Cette découverte peut se faire, tout particulièrement, grâce à l’association La route des villes d’eaux qui met en valeur les villes thermales auvergnates et leur patrimoine.